Bosnie, Croatie, Slovénie et Italie : 1520 km, du 25 juillet au 12 Août.

Nous avons bien aimés les paysages de Bosnie: plein de petites collines, souvent aux pentes très raides, entrecoupées de vallées encaissées et de lacs aux eaux turquoises (quand le soleil était là). Heureusement de nombreux tunnels sont aménagés sur la route car sinon la traversée de la région n'aurait rien à envier à nos étapes himalayennes. L'inconvénient c'est que les tunnels font parfois 1km de long, sans aucun éclairage.. on se retrouve a conduire dans le noir le plus complet en essayant de distinguer vainement une petite lueur au fond pour nous guider: étrange sensation! Après quelques frayeurs, on a quand meme fini par sortir les frontales.

Notre premier contact avec la population s'est fait auprès d'un policier pour le moins zélé, qui voulait passer les menottes à Romain car nous n'avions pas nos passeport sur nous (ils étaient dans les vélos, garés à environ 50m). Trouvant la situation cocasse nous en rajoutions un peu pour énerver le policier mais après explications et présentation des passeports, il a fini par se calmer en nous expliquant que c'était à cause de nos barbes.. qu'il se méfiait des étrangers barbus.. Faut quand meme pas éxagérer !

Après cette rencontre un peu décevante, nous avons finalement retrouvés le sourire un peu plus loin, en campant chez un fermier plus accueillant!

" La c'est sur il faut mettre le cavalier en F5 et lui prendre son fou.." Echiquier géant sur une place de Sarajevo.
" La c'est sur il faut mettre le cavalier en F5 et lui prendre son fou.." Echiquier géant sur une place de Sarajevo.

De gorges en collines et de cols en plateaux, au détour d'un virage en épingle à cheveux, nous nous retrouvons sans préambule en plein centre de Sarajavo! La ville est adossée aux collines, dans la vallée de la rivière Miljacka et son developpement n'a pu se faire que par le sud-ouest, si bien qu'au nord-est il n'y a aucune banlieue, on passe directement des collines au centre historique et touristique. Si les cimetières aux petites stèles blanches qui parsèment la ville témoignent de son passé tragique, la reconstruction des batiments a permit à Sarajevo de reprendre le train en marche et on a du mal à imaginer les 4 années de siège qu'a vécue la ville pendant la guerre. Pendant cette période, plus de 300 obus par jour venaient s'y écraser.

Aujourd'hui les touristes affluent, nous sommes surpris par le monde, il est meme difficile de trouver à se loger! Il faut dire que nous arrivons juste pour le Festival du film de Sarajevo. Avant la guerre, Sarajevo était un symbole de multiculturalité, puis de nombreuses minorités ont du fuir. Maintenant, le retour se fait lentement, dans le centre, les minarets cotoient toujours les clochers et les synagogues, et sur les ruelles pavées entre les bazars et les caravensérails, les touristes en tenues estivales croisent des femmes portant le niqab. Si près de la France, c'est agréable de sentir une atmosphère si orientale. Cependant, si la majorité de la population est aujourd'hui musulmane (70-80%) la plupart des femmes ne sont pas voilées.

Petit village de Croatie
Petit village de Croatie

Nous continuons ensuite en direction de la Croatie, toujours au milieu des gorges et des collines boisées. Nous en profitons pour nous perdre un peu en cherchant une piste qui devait nous eviter un détour, nous faire inviter à un barbecue sur le bord de la route et camper au bord de jolis lacs.

Pour notre entrée en Croatie, nous avons le droit à une journée entière de vélo sous la pluie (la première du voyage..) : pédaler grelottant et trempé dans le brouillard, on aime pas du tout. Après une demande, non-exaucée, de pouvoir passer la nuit dans une grange, on décide de squatter l'une des nombreuses maisons à moitié construites qui bordent la route. Nous allons tout de meme rassurer le couple de retraités voisins qui s'inquiètent de cette intrusion. L'humidité est telle que rien ne sechera et le lendemain le départ sous la pluie se fait dans des habits trempés, toujours un plaisir...

La pluie abime aussi nos délicates montures, Nico doit s'arreter de plus en plus souvent pour refixer sa pédale tandis que Romain change ses vitesses avec le pied et freine en tirant sur les cables.. Ca devient limite, on espère que tout ca tiendra encore qques centaines de km.

Heureusement le soleil revient le jour suivant et c'est sous des températures bien caniculaires que nous grimpons à travers les montagnes du parc national de Risnjak, en direction de la Slovénie.

Pour la dernière cote slovène avant le plongeon vers l'Italie, rien de tel qu'un petit tutku!
Pour la dernière cote slovène avant le plongeon vers l'Italie, rien de tel qu'un petit tutku!

Nous ne passerons qu'une nuit en Slovénie, il faut dire que la partie séparant la Croatie de l'Italie n'est pas très grande. Nous y arrivons un dimanche et renouons ainsi, sans prévenir, avec les jours de fermeture des magasins européens. Voilà un an que nous ne nous posions jamais la question de savoir quel jour on était, que nous trouvions toujours des commerçants ouvert, meme au fin fond de la Mongolie et nous voilà sans provisions, bien en peine pour trouver qqchose a manger, en Europe, le comble!

Déjà à midi nous avions du pédaler pas mal pour enfin trouver une pizzeria, ce soir c'est finalement un petit marchand de fruits et légumes qui nous sauvera: au diner melon, patates et orange.. Waouh, nos estomacs resisteront-ils à tant d'exentricités?

La campagne slovène nous fait penser à une petite Suisse avec ses chalets en bois bien tenus, ses champs bien verts et ses montagnes boisées. Alors que nous passons un de nos derniers cols du voyage, les hauts sommets des Alpes, blanchis de leurs neiges éternelles se dévoilent au loin. Nous retrouverons leurs cousins occidentaux dans quelques jours..

 

Dégustation de produits régionaux a "l'osteria senza host", l'auberge sans hôte...
Dégustation de produits régionaux a "l'osteria senza host", l'auberge sans hôte...

Notre séjour en Italie commence par 2-3 jours de repos dans la région de Trévise: Eleonora, une amie de Romain, et sa famille nous accueille chaleureusement chez eux, Merci encore! Pour y arriver nous naviguons sur les petites routes de campagne, traversant de nombreuses rivières aux eaux limpides et poissoneuses, se perdant sans cesse et essayant de nous y retrouver sur l'écran de notre appareil photo (on n'a pas encore de carte, on a photographié une carte routière sur internet), pas très pratique mais on y arrive !

Les jours suivant Eléonora nous fait visiter la région: la plage et son ambiance très vacancière qu'on avait pas eu depuis longtemps, les collines, leurs chateaux et vignobles puis bien sur Venise. Un soir nous essayons une auberge d'un concept assez original: L'auberge sans hôte. C'est une petite maison installée dans les vignobles, on y vient pour déguster des spécialités régionales (vins, fromages, charcuteries), mais il n'y a aucun patron, on se sert soi-meme et on laisse ce qu'on doit en partant.. Incroyable que ça marche? Et pourtant..

Bien reposés et bien ravitaillés en pizza, pasta, glaces et prosecco, nous nous sentons prêts pour les dernières étapes. Chaque jour nous constatons la richesse culturelle et architecturale de l'Italie, ses églises, ses centre-ville plein de charme, les belles bâtisses des propriétaires de vignobles etc. et cela compense la monotonie des paysages, dans la longue plaine du Pô.

 

Après le col italien de Sestrières, où on a dormi : dans quelques heures on sera en France
Après le col italien de Sestrières, où on a dormi : dans quelques heures on sera en France

Nous avons assez peu de contacts spontanés avec la population, quelques personnes nous saluent, reconnaissent les drapeaux mais ça ne va pas plus loin, la conversation est rarement engagée. C'est vrai qu'en Europe on a moins l'habitude d'aller parler avec des inconnus, et on a moins le temps; toujours quelque chose a faire et déjà en retard pour faire la prochaine?

Pour rejoindre le col de Montgenèvre, notre point d'entrée en France, nous avons choisi d'éviter Turin et de passer par Sestrières. Notre programme pour l'après-midi s'annonce donc sympathique, 55km et 1650m de montée. Finalement ils passeront assez bien si ce n'est les trombes d'eau qui nous accueillent pour le dernier kilomètre.. on aurait pu les éviter à qques minutes près! Nous nous sentons un peu en décalage dans cette ambiance assez hupée de station de ski, mais on préfère passer la nuit ici plutôt que de se hasarder à continuer pour planter la tente sous la pluie. Nous savourons donc notre dernière nuit, à la belle étoile sous le auvent de l'école de ski. Demain, nous sommes en France... Enfin? Déjà?

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Commentaires: 2
  • #1

    Girault (dimanche, 21 novembre 2010 19:57)

    C'est vraiment sympa de repartir en balade. Les émotions reviennent. Pour un peu , on vous imaginerait encore sur la route !!
    merci pour ces prolongations!!
    Agnès

  • #2

    Juicers Reviews (jeudi, 25 avril 2013 13:07)

    This is an excellent post! Thanks for sharing with us!